Dans un contexte national marqué par une insécurité galopante, le Ministère de l’Éducation Nationale et de la Formation Professionnelle (MENFP) d’Haïti a annoncé l’ouverture des inscriptions pour l’examen de 9e année fondamentale, fixant la date limite au 30 avril 2025. Cette initiative vise à maintenir une certaine continuité éducative malgré les défis sécuritaires persistants.
Depuis plusieurs années, Haïti est en proie à une violence exacerbée, notamment dans la capitale, Port-au-Prince, où environ 80 % de l’agglomération est sous le contrôle de gangs armés. Cette situation a conduit à la paralysie de nombreuses institutions, y compris le système éducatif. Les établissements scolaires, souvent situés dans des zones à haut risque, peinent à fonctionner normalement, mettant en péril l’avenir de milliers d’élèves.
Le lancement des inscriptions aux examens officiels par le MENFP intervient dans ce climat d’insécurité. Les directeurs d’écoles, tant publics que privés, sont exhortés à finaliser les démarches d’inscription avant l’échéance du 30 avril 2025. Cependant, la réalité du terrain complique cette directive. De nombreux établissements ont dû fermer leurs portes en raison des menaces constantes, des enlèvements et des affrontements armés à proximité. Les parents, craignant pour la sécurité de leurs enfants, hésitent à les envoyer à l’école, ce qui entraîne une déscolarisation massive.
La crise sécuritaire a également un impact direct sur le personnel éducatif. Les enseignants sont fréquemment victimes d’intimidations, de violences et de kidnappings, les dissuadant de se rendre sur leur lieu de travail. Cette atmosphère de peur généralisée compromet la qualité de l’enseignement et la préparation des élèves aux examens nationaux.
Face à cette situation, des voix s’élèvent pour réclamer des mesures urgentes. La communauté internationale est appelée à renforcer son soutien, notamment en matière de sécurité, pour permettre la reprise normale des activités éducatives. Des initiatives locales tentent également de pallier les carences du système en proposant des cours en ligne ou des centres d’apprentissage temporaires dans des zones plus sûres.
Néanmoins, ces solutions restent insuffisantes face à l’ampleur de la crise. La tenue des examens de 9e année fondamentale en 2025 dépendra largement de l’évolution de la situation sécuritaire dans les mois à venir. Sans une amélioration notable, le risque est grand de voir une génération entière d’élèves privée de son droit à l’éducation, compromettant ainsi l’avenir du pays tout entier.