Wednesday

March 12, 2025 Vol 19

Haïti : Mystère autour du « budget de guerre » du CPT, où est passé l’argent de la sécurité ?

En décembre 2024, le Conseil présidentiel de transition (CPT) d’Haïti a annoncé l’élaboration d’un budget rectificatif, surnommé « budget de guerre », destiné à renforcer les capacités de la Police nationale d’Haïti (PNH) et des Forces armées d’Haïti (FAd’H) dans la lutte contre les gangs criminels. Cette initiative visait à allouer des ressources substantielles pour restaurer la sécurité dans le pays. Cependant, près de deux mois plus tard, ce budget n’a toujours pas été adopté, et son contenu reste flou.

Lors du Conseil des ministres du 12 février 2025, le « budget de guerre » n’était même pas à l’ordre du jour, selon des sources gouvernementales. Cette absence de progrès suscite des interrogations quant à la volonté réelle du CPT de prioriser la sécurité nationale. Parallèlement, des dépenses considérables ont été engagées pour des projets tels que le carnaval national, le référendum constitutionnel et les élections, détournant ainsi des fonds potentiels qui auraient pu être utilisés pour renforcer les forces de l’ordre.

Par exemple, une somme de 536 millions de gourdes a été allouée pour les festivités carnavalesques de 2025, une décision critiquée par de nombreux observateurs qui estiment que ces fonds auraient été mieux utilisés pour équiper la PNH et les FAd’H. Cette allocation budgétaire contraste fortement avec l’inaction concernant le financement promis pour la sécurité.

Des voix s’élèvent pour exiger des actions concrètes. Axan Abellard, dans une déclaration publique, a exhorté le CPT à transformer ses discours en mesures effectives pour combattre l’insécurité. Il propose notamment la mise en place d’un Conseil de guerre, l’affectation de 35 % du budget national à la sécurité, et le recrutement de milliers de jeunes soldats patriotes. Selon lui, un investissement massif dans la sécurité est essentiel pour sauver la nation et éviter une perte totale des ressources publiques.

La population haïtienne, confrontée quotidiennement à la violence des gangs, attend des actions tangibles de la part de ses dirigeants. L’absence de progrès dans l’adoption et la mise en œuvre du « budget de guerre » compromet la confiance du public envers le CPT et soulève des questions sur les priorités réelles du gouvernement en matière de sécurité nationale.

thehaitianpostj

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